EUROPAIR
Description
Parieurs sportifs : Dispositif expérimental de RdRD en points de vente et Etude qualitative sur les motivations
Contexte
Les dernières estimations réalisées en France en 2019 indiquent une forte progression de l’activité des paris sportifs (PS), soit + 67 % en 5 ans, et elles précisent que ce sont particulièrement les jeunes adultes qui sont davantage impliqués (56,5 % ont entre 18-34 ans ; Costes et al. 2020).
Objectifs
Dans un objectif d’amélioration de la connaissance sur les parieurs sportifs et d’interventions en points de vente, le projet EUROPAIR comprend deux recherches : une approche qualitative sur les pratiques des parieurs sportifs les moins à risque et une recherche-action évaluée sur des interventions en points de vente (PDV) de parieurs Sentinelles formés (du 11 juin au 11 juillet 2021 pendant la coupe Euro de football 2020).
Auprès de quel(s) public(s)
Projet réalisé sur et avec des parieurs sportifs récréatifs, à faible risque et à risque modéré (selon les scores de l’Indice canadien du jeu excessif).
Les critères d’inclusion de ces parieurs sportifs dans le projet EUROPAIR ont été déterminés par la méthodologie sélectionnée pour la recherche-action, c’est-à-dire recruter des joueurs qui n’ont pas de pratiques excessives, dont la finalité était une optimisation de leurs missions de joueurs Sentinelles dans les points de vente, avec distanciation et sans surcroît de prise de risque.
Méthodologie
La recherche-action
Basée sur la méthode d’intervention en points de vente Sentinelles et Référents©, la recherche-action EUROPAIR, a permis de créer une communauté de Sentinelles, joueurs récréatifs et à risque modéré, formés aux Premiers Secours en Santé Mentale (PSSM) et sur la Réduction des Risques et des Dommages (RdRD) en points de vente.
Des interventions de ces binômes joueurs Sentinelles ont eu lieu dans sept villes françaises durant la coupe Euro 2020 et leurs actions de dissonance et de repérage de joueurs en situation de vulnérabilité ont été évaluées à la fin du processus et six mois après. Les conclusions sont probantes que ce soit pour les joueurs eux-mêmes (dynamique d’auto-soin), que pour les joueurs en difficulté avec leur pratique. La mission est considérée comme bénéfique pour l’ensemble des acteurs des points de vente de jeu d’argent et de hasard.
L’étude qualitative
Afin d’avoir des éclairages sur les activités des parieurs sportifs ayant des pratiques récréatives ou des habitudes de paris à faible risque ou à risque modéré[1], une étude qualitative a interrogé 46 joueurs.
Cette étude qualitative visait à appréhender chez ces parieurs, les conditions de leur initiation aux paris sportifs, leurs motivations à jouer, leurs connaissances des méthodes et des lieux de paris sportifs et les impacts extérieurs qui sont intervenus ou interviennent dans leur pratique (entourage, publicité, contexte sociétal).
Pour finir, l’étude s’est penchée sur les conséquences de ces paris et l’existence ou non de stratégies d’autocontrôle chez ces parieurs, dans un objectif d’amélioration de la prévention et de la réduction des risques et des dommages liés à cette activité et dans le but d’améliorer les critères de sélection des joueurs Sentinelles en point de vente.
Intervenants-clés
L'équipe des Pôles Innovation et Expérimentation sur le jeu excessif (PEIJE), Discrimination, Violence et Santé (PDVS) et Emilie Coutant, sociologue travaillant sur les pratiques des jeux d’argent et de hasard, avec l’appui du comité de relecture : Armelle Achour de SOS Joueurs, et Sylvia Kairouz de la Chaire de recherche sur l’étude du jeu (Montréal).
Résultats significatifs
L’expérimentation de création d’une communauté de joueurs Sentinelles intervenant dans les points-vente de la FDJ a apporté des résultats probants que ce soit pour les joueurs eux-mêmes et dans les missions d’intervention auprès d’autres joueurs en difficulté avec leur pratique.
Les résulstats de l'étude qualitative, a dans le cadre de l’analyse des prises de risque de ces joueurs, validé la nécessité de catégoriser les parieurs à risque modéré en deux sous-groupes. En complétant ce découpage par les motivations à parier, trois types de profils de parieurs sportifs se dessinent : (1) ceux qui jouent « pour le jeu en lui-même » et la passion d’une discipline sportive, (2) ceux qui font des paris en tant qu’activité sociale (contexte, dimension sociale du jeu…) et (3) ceux qui parient pour le gain, les sensations et les émotions liés aux gains et à la prise de risque.
[1] ICJE : outil de repérage de pratique excessive, dont les résultats des scores déterminent le type de pratique des joueurs.